Au
cours des années 1950-1960, les habitants de Tignes, dans les Alpes, et
de Kourou, en Guyane française, ont été expulsés et expropriés par
l’État afin de construire de grands projets devant servir la
modernisation de la France. Un relogement dans des habitations dites modernes a été proposé aux
paysans expulsés. Cette transformation radicale de leur vie, de leur
territoire, a été justifiée par les concepts de « progrès », de
« développement » et de « modernité ». Enquêter sur le changement vécu
par ces habitants permet de comprendre la réorganisation politique et
écologique qu’a constitué cette rapide conversion des paysans au mode de
vie « occidental ».
Seule une minorité a pu tirer bénéfice de ces
projets, et les conséquences sociales et écologiques sont à moyen et
long terme catastrophiques. Les inégalités exacerbées et la dégradation
extrême des milieux écologiques locaux invalide les promesses de
« développement ». Ce constat implique de confronter le projet moderne
et ses pratiques à son héritage extractiviste et l’idéologie coloniale
suprémaciste le sous-tendant.
Retracer
comment ont été oubliées les cultures paysannes fait alors considérer
le design et l’architecture modernes comme des processus créatifs par
lesquels on détruit en construisant. L’exclusion et l’altéricide sont
des modes de construction, l’architecture et le design peuvent être des
outils d’amnésie collective.
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