Depuis les années 1970, le design ne cesse de se transformer et d’assumer un rôle de plus en plus « politique ». De l’activité de projet chargée de faciliter ou améliorer notre mode de vie, le design est devenu un terme polymorphe qui adhère aux milieux et se décline tant d’une manière pragmatique (les projets transcalaires) que comme une multitude de stratégies dont le dénominateur commun est une forme d’engagement qui se passe bien des contraintes formelles. Pour aborder ce terme, il faudra, tout à tour, redéfinir le projet, le contexte, l’acteur : ainsi, le design des milieux pose une autre triade : objet-milieu, situation, agentivité. Nous allons explorer ensemble ce que ces glissements impliquent et comment cette activité de projet n’hésite pas à se confronter à la question de « l’habitabilité » comme terme ultime.
Muriel Molinier
Universal design au musée : penser l’inclusion et la médiation pour un public universel
Ancrés dans une approche infocommunicationnelle de la conception universelle, ou Universal Design, nous présenterons nos travaux autour de l’inclusion et de la médiation au musée, issus d’une part de notre thèse (intitulée « La voie de l’inclusion par la médiation au musée des beaux-arts : des publics fragilisés au public universel », soutenue en 2019), et d’autre part de nos pistes de réflexion actuelles autour de la transposition de la conception universelle sur les cartels de musée. Dans notre recherche, nous appréhendons le musée comme lieu privilégié d’inclusion pour les publics fragilisés par des problématiques médicales et/ou sociales. Partant du terrain (entretiens compréhensifs, corpus de dispositifs de médiation), nous analyserons les médiations humaine et technique, tout en proposant des pistes de réflexion concrètes pour questionner : d’une part, l’émergence d’un nouvel acteur muséo-social (le « remédiateur ») hybridant les pratiques de co-construction musée-santé ; d’autre part, les conséquences de cette quête d’inclusion, nous amenant à considérer au quotidien les besoins de tous les publics, devenant alors « public universel ».