Qu’apporte le design à la recherche ?

Si l’apport du design à la création de valeur industrielle et créative n’est plus à démontrer, sa place dans le monde de la recherche est largement questionnée. Ces questionnements sont aussi bien le fait des membres des communautés académiques que des communautés de professionnels du design. Ils portent tant sur les différentes formes d’interopérabilité entre design, recherche et science, que sur le positionnement épistémologique du design, ses cadres théoriques ou son expression formelle.

Pragmatiquement, les questions posées sont : y a-t-il une (ou des) science du design ? Le design est-il une science ? Le design contribue-t-il aux méthodes de recherche ? Le design concourt-t-il d’un ancrage disciplinaire à travers une culture épistémologique et méthodologique propre ?

En ce sens, ces questionnements sur la place du design dans le monde de la recherche académique semblent valider sa place au sommet de la hiérarchie des sciences d’Auguste Comte, là où les positionnements méthodologiques et les critères de scientificité sont les plus complexes à définir en raison du caractère général de l’objet des sciences qui s’y trouve. Ces questionnements semblent également avoir été ceux d’autres champs disciplinaire et pratiques académiques : les sciences de l’information et de la communication, les humanités numériques ou les sciences de l’ingénieur. 

Si ces débats sont présents depuis les années 1970, ils se sont renforcés dans la dernière décennie à travers l’apparition d’un certain nombre de cadres d’expression du design en recherche en France, qu’il s’agisse d’équipes de recherche spécialisées ou d’associations de chercheurs. 

Le séminaire de recherche de l’Ecole de Design Nantes Atlantique, pour l’année 2022-2023, s’intéressera aux conclusions à tirer de cette décennie de projets et de débats autour de la place du design en recherche autour d’une question simple : in fine, qu’apporte le design à la recherche ?