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Cher.e.s collègues,

Voir ci-après un séminaire pluri- et trans-disciplinaire qui pourra intéresser les chercheurs en design.

bonne journée
Philippe Corcuff

Quel internationalisme ?
Séminaire du RT 44 « Justice et critique sociales. Théories et pratiques émancipatrices » de l'Association Française de Sociologie
(2022-2023)
Séminaire pluri- et trans-disciplinaire (sociologie, histoire, science politique, philosophie, etc.)


Sur le plan pratique

Les séances ont lieu en présence et/ou à distance. Le lien zoom permanent pour toutes les séances est le suivant : https://unil.zoom.us/j/92205690062?pwd=NU0yeFhKamtlempPVlMyRyt0NFJjQT09

Les séances du séminaire sont prises en charge par un membre du RT ou sous sa responsabilité. Abdoulaye Moussa Diallo ([log in to unmask]) et Ivan Sainsaulieu ([log in to unmask]) en assurent la coordination.

Sur le plan programmatique

La liste des objets en lien avec l’internationalisme est presque illimitée et fort transdisciplinaire (histoire, sociologie, science politique, philosophie, géographie, économie…). Les thématiques évoquées au sein du RT sont à la fois urgentes (la santé, l’écologie), classiques (la science, l’internationalisme ouvrier) ou émergentes (les études inter-sectionnelles, les normes juridiques de la justice fiscale). Elles supposent des idéologies plus ou moins actuelles (altermondialisme, populisme, djihad, décroissance, transhumanisme, collapsisme, universalisme…) et mobilisent des acteurs transnationaux (multinationales, bourgeoisie, ONG, syndicats, réseaux féministes, artistiques…). De ce potentiel résulte la programmation actuelle pour 2022 et début 2023.

PROGRAMME DU SEMINAIRE « QUEL INTERNATIONALISME ? » - 2022-2023
Réseau Thématique 44 « Justice et critique sociale. Théories et pratiques de l’émancipation », Association Française de Sociologie

23 février à 14h : La santé mondialisée (sociologie, anthropologie)
Organisation et introduction : Abdoulaye Moussa Diallo (docteur, Lille, Clersé)
Invité.e.s : Ingrid Volery (PR, Lorraine, Nancy), Tidiane Ndoye (MA, UCAD, Dakar)
Discutants : Abdoulaye Moussa Diallo, Ivan Sainsaulieu (PR, Lille, Clersé)

14 mars à 14h : L’internationalisme ouvrier (1) : focus sur une radicalisation générationnelle en Europe et en Amérique latine (68-78) (sociohistoire politique)
Organisation et introduction : Lilian Mathieu (DR, CNRS, ENS Lyon), Ivan Sainsaulieu
Invité : François Sabado (retraité, ex dirigeant de la IVème internationale)
Discutants : Lilian Mathieu, Ivan Sainsaulieu

4 avril à 14h : Populisme et internationalisme en Europe (sociologie politique)
Organisation et introduction : Federico Tarragoni (MCF-HDR, Paris, CRIPOLIS) Invités : M. Cervera Marzal (CR, CESPRA, Liège), Benjamin De Cleen (A.PR, Bruxelles)
Discutant : Federico Tarragoni

10 mai 17h-19h : L’écologie planétaire (philosophie politique)
Organisation et introduction : Géraldine Muhlmann (PR, philosophie, Paris 2)
Invité.e.s : Pierre Caye (DR, CNRS), Sébastien Marot (architecte, historien), Marielle Saunois (MCF, UVSQ, LSCE)
Discutante : Géraldine Muhlmann

13 juin 2022, 14h30-17h : Une Internationale islamiste ? De l'utopie califale au pragmatisme islamo-national et islamo-nationaliste (science po.)
Organisation et introduction : Philippe Corcuff (MCF-HDR, Sciences Po Lyon)
Invité : Haoues Seniguer (MCF, Sciences Po Lyon)
Discutant : Philippe Corcuff

22 septembre 2022 : Internationalisation de la science et activisme transnational : mathématiciens engagés en faveur des droits de l’homme (sociologie, histoire)
Organisation et introduction : Jong Kim (doctorant, Lausanne-Lille, Lagape-Clersé)
Invitée : Ioana Popa (CR, CNRS, ISP, Nanterre)
Discutant : Yves Gingras (PR, historien, UQAM, Canada)

Octobre 2022 : Résistances de femmes et mouvements féministes transnationaux actuels (philosophie et sociologie)
Organisation et introduction : Irène Pereira (MCF, Paris 8) Invitée : Jules Falquet (PR, sociologie, Paris 8)
Discutante : Irène Pereira

Novembre 2022 : Justice sociale et normes juridiques internationales (sociologie, droit)
Organisation et introduction : David Mélo (MCF, Chambéry), Emmanuelle Barozet (PR, Santiago du Chili)
Invité.e.s : Polina Cazals (PR droit, université Savoie Mont Blanc) et Jorge Atria (Enseignant chercheur en sociologie, université Diego Portales)
Discutant.e.s : David Mélo, Emmanuelle Barozet

Décembre 2022 : Revanche constitutionnelle au Chili ? Nouveaux droits fondamentaux et mobilisations collectives dans un contexte néolibéral "avancé" (histoire et sociologie politique)
Organisation et introduction : Emmanuelle Barozet, Ivan Sainsaulieu
Invité.e : Franck Gaudichaud (PR, sociohistoire, université de Toulouse)
Discutante : Emmanuelle Barozet

Janvier 2023 : Les réseaux artistiques transnationaux (sociologie)
Organisation et introduction : Lilian Mathieu
Invitée : Moira Cristia (PR, sociologie, Rosario, Argentine)
Discutant : Lilian Mathieu

Février 2023 : L’Afrique internationaliste ? (philosophie et anthropologie politique)
Organisation et introduction : Abdoulaye Moussa Diallo
Invité : Michael Neocosmos (PR, Pretoria, Afrique du Sud)
Discutant.e : Judith Hayem (PR, anthropologie, Lille)

Mars 2023 : Les résistances ouvrières et syndicales aux multinationales : le cas de l’Asie du Sud Est et du Pacifique (sociologie)
Organisation et introduction : Ivan Sainsaulieu, Sarra Sebaoui (doctorante, Lille)
Invité.e.s : Stéphane Lequeux (Senior lecturer, James Cook University, Australie), Anne Ngoc Cox (Senior Lecturer, university of Wollongong, Australie)
Discutant : Ivan Sainsaulieu, Sarra Sebaoui

Avril 2023 : L’internationalisme ouvrier (2) : Après l’URSS. Démocratisation à l’Est et altermondialisme (1989-1999) (sociohistoire politique)
Organisation et introduction : Lilian Mathieu, Ivan Sainsaulieu
Invité : François Sabado (retraité, ex dirigeant de la IVème internationale)
Discutant : Lilian Mathieu, Ivan Sainsaulieu

Mai 2023 : Comment un problème s’internationalise-t-il ? (sociologie politique)
Organisation et introduction : Abdoulaye Moussa Diallo, Ivan Sainsaulieu
Invité.e.s : Erik Neveu (PR science po, université de Rennes), Muriel Surdez (PR université de Fribourg, Suisse)
Discutant : Federico Tarragoni

Juin 2023 : Les séries TV : internationalisation de l'aliénation ou de l'émancipation ? (philosophie et sociologie politique)
Organisation et introduction : Philippe Corcuff
Invitée : Sandra Laugier (PR, philosophie, université Panthéon Sorbonne)
Discutant : Philippe Corcuff

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Argument

Au terme d’une plongée dans les fragments de la justice sociale internationale qui se recompose à tâtons (Sainsaulieu, Barozet, Cortesero, Mélo, 2018 ; 2022), le RT 44 a pris l’initiative d’organiser un séminaire sur l’actualité de l’internationalisme, comme vecteur réel ou supposé d’unification des grammaires de la justice sociale.
Sujet brûlant ou glacial ? Un étrange contraste frappe l’observateur de la planète : connectée sur le plan économique et technologique, elle est très déconnectée du point de vue politique et social. Les sujets de coopération internationale ne manquent certes pas (sanitaires, alimentaires, écologiques, migratoires…), mais ils ont rarement le degré d’opérationnalité des politiques publiques, qui reposent sur la légitimité des suffrages citoyens, le lobbying des intérêts économiques organisés et des institutions nationales parfois multiséculaires. En sus, la coopération internationale relève d’une politique institutionnelle dont le cadre d’action pérenne s’adapte moins aux besoins des populations qu’au rapport des forces établi (Bayart et al., 2011). Les institutions internationales ne dictent leur conduite qu’aux Etats faibles, sous l’égide des Etats forts (Henry, 2021 ; De Seze, 2020).

Des politiques transnationales intéressées

Des ententes transnationales existent, de même que des politiques transversales au sein des Etats fédéraux, parfois plurinationaux eux-mêmes (Etats-Unis, Inde, Suisse, Espagne…). En revanche, l’aide alimentaire et humanitaire ne progresse pas beaucoup au niveau international, voire régresse, tandis que la notion de développement a quasi disparu de la sémantique. La notion d’urgence sanitaire et écologique a certes réuni les Etats, mais le doute est permis sur les moyens mis en place par l’OMS (Diallo, Mbassi, Sainsaulieu, 2021).
Concernant la coopération, les puissances économiques mettent surtout en place une politique impériale dans leur aire d’influence dite « naturelle » ou régionale : diplomatie du dollar, soft power sanitaire chinois, accords régionaux qui tiennent entre puissances (ALENA, ASEAN…), contrairement aux tentatives d’unité aux Sud (ALBA, OUA) ; politique d’expansion commerciale (les « routes de la soie », la nostalgie de l’empire ottoman), déploiement de nouvelles bases militaires chinoises du « collier de perles » autour de l’Inde, maintien de vieilles bases de la Françafrique, émergence des mercenaires russes ou turcs. Les visées étatiques internationales se sont même renforcées avec la diversification des grandes puissances. Ainsi l’Afrique est-elle devenue un objet de convoitise aussi pour les nouvelles puissances (BRIC ou Turquie). Cependant, leurs préoccupations transnationales ou internationales ou régionales sont guidées par un intérêt supérieur, celui de la Nation.
L’Union européenne fait exception comme entité politique régionale (non pas vis-à-vis de l’extérieur mais en son sein), en conférant une double identité, puisqu’un pays européen défend ses intérêts au sein de l’Europe et peut se sentir représenté par elle. Cependant les deux appartenances nationale et européenne sont en tension, selon que l’Europe se montre plus ou moins généreuse avec ses habitant.e.s. Or les politiques néolibérales ont renforcé les inégalités dans la durée et donc exacerbé les sentiments nationaux, en Europe comme ailleurs.

Des mouvements sociaux moins structurés ?

Toute une activité économique, politique, militaire, humanitaire se déploie donc au niveau international mais peu sur un mode alternatif, en lien avec les mouvements sociaux pour asseoir une démocratie (Cervera-Marzal, 2016). De ce point de vue, l’internationalisme est un sujet glacial. Les femmes, les ouvriers, les groupes racisés, les homosexuel.le.s et les minorités en tous genres sont partout victimes de la montée des intolérances, sans unions internationales, comme jadis celle de(s) internationales(s) ouvrières (Mathieu, 2011). Ces dernières sont moribondes, au double niveau syndical et politique. Un temps relancé par l’alter-mondialisme, les expériences du Chiapas et dans une moindre mesure du Rojava (Cheviron, 2019), l’internationalisme n’a même pas vraiment repris des couleurs du fait de l’écologisme. En effet, si les préoccupations écologiques constituent bien un créneau politique et marchand, elles débouchent moins sur l’interconnexion du local et du global (le « glocal » un temps à l’honneur avec le slogan « penser global, agir local »), que sur l’apologie du local tout court : « penser local, agir local… » (Appadurai, 2015).
La relation entre événements et militantisme, la diffusion d’une culture ou d’une subjectivité militante ont pu reposer sur l’homogénéité de l’acteur sociopolitique et des référents permettant une circulation politique, comme la culture de gauche ouvrière et intellectuelle après l’exil forcé du Brésil vers le Chili en 1962 (Kluger, 2017), ou la « culture d’opposition militante », passée de la rue aux lieux de travail américains durant les sixties (Isaac et al., 2006). Une certaine homogénéité de l’acteur a été rendue possible dans la vague contestataire de 1968, par le partage estudiantin de référents politiques et de causes internes à l’espace universitaire (Sommier, 2008), ou dans un espace militant plus réduit, celui de mouvements contigus et fortement structurés (Mathieu, 2007), comme les « mouvements des sans » en France ou encore l’altermondialisme (Della Porta, Tarrow, 2005), aux promesses (inabouties) de restructuration globale des résistances (Smith, 2001). Nous reviendrons sur les formes historiques de courants militants internationalistes. D’autres se sont affirmées plus récemment, comme au sein du mouvement féministe ou de courants intersectionnels (Falquet et al., 2021).
Au contraire, nombre d’irruptions collectives semblent moins adossées à des organisations à la fois ancrées culturellement et pérennes. Les élections pour la Constituante au Chili en mai 2021 en fournissent l’illustration, avec une abstention massive des quartiers populaires et l’irruption retentissante de candidats « indépendants », issus des mouvements sociaux. Tout comme la récente révolte réprimée en Colombie, les révolutions arabes étaient déjà réputées « sans révolutionnaires » (Bayat, 2017), voire sans revendications ni drapeau distinctif, le profil traditionnel des organisations contrastant avec les aspirations des manifestants. Une lutte spontanée suppose chez les acteurs l’expression d’une distance d’avec les organisations (Snow, Moss, 2014 ; Sainsaulieu, 2020), avec une efficacité discutée (Cress, Snow, 2000), mais le désir de faire sans elles, voire de les contraindre. Ainsi, dans une vague de grèves sauvages au Vietnam, « aucune n’a été menée par un syndicat » (Schweisshelm, Chi, 2017, p. 97), et, auparavant, le syndicat tunisien CGTT fut acculé par les ouvriers à condamner la dictature (Beinin, 2014). Ce rapport distant aux organisations instituées peut être amoindri, si par exemple elles cherchent à mobiliser des alliés externes (Dixo, Martin, 2012), ou au contraire accru, du fait de la répression contre les militants ou de leur cooptation en régime autoritaire (Bozzo, Luizard, 2011 ; Lu, Tao, 2017).
Des réseaux ad hoc sont parfois aux avant-postes, composés d'individus expérimentés, mais peu organisés, comme lors des émeutes de la faim (Bonnecase, 2010) ou des révoltes démocratiques, en Irak ou au Soudan (Deshayes, 2019). Ces réseaux peuvent néanmoins se structurer en interne et faire apparaître en leur sein une hiérarchisation, posant la question du degré d’horizontalité et de la définition d’éventuels leaders autoproclamés (Sainsaulieu, 2020), dont les qualités varient individuellement mais aussi en fonction des ressources et de l’interdépendance des équipes auxquelles ils se trouvent rattachés (Baggetta et al., 2013), voire de l’espace considéré. L’espace cadre d’autant plus le mouvement que ce dernier est moins encadré (Auyero, 2005)…
Des réseaux individuels et collectifs ad hoc existent donc, que nous appréhenderons dans le séminaire. De même, des événements porteurs frappent durablement les esprits, quelles que soient les formes organisées qui en découlent (Smith, 2001).
La technologie n’y suffit en tous cas pas. Nombre d’entre nous ont vu leur existence planétaire augmenter en se dématérialisant grâce aux technologies de communication. Mais les réseaux technologiques n’élargissent pas vraiment l’horizon en termes d’internationalisme. L’intensification des réseaux dits sociaux reproduit largement l’ordre social préexistant. D’ailleurs, les Etats autoritaires peuvent les surveiller voire les débrancher, en cas de besoin, comme encore au Kazakhstan dernièrement. Leur élasticité sociale est souvent limitée à leur famille d’origine, aux sens propre et figuré, qui renforcent les liens précédents. L’heure n’est ni au brassage, ni à la découverte. Même le tourisme, pour autant qu’il permette cette découverte, est en recul, du fait de la pandémie. Loin de soulager le Sud, cet affaissement lui porte un grand préjudice sur le plan économique. Les avions ont moins pollué, mais les idées et la richesse ne se distribuent pas davantage, au contraire. Cette pandémie a creusé un peu plus le fossé entre riches et pauvres.
Un nouvel internationalisme est-il possible dans ces conditions ? C’est tout l’objet de ce séminaire que d’en repérer les formes existantes, passées et à venir. On peut bien entendu, à condition de ne pas en rester là, se convaincre de sa nécessité : tout idéel voire idéaliste qu’il soit, l’internationalisme repose sur la nécessité renouvelée de maîtriser l’économie et l’écologie au niveau planétaire. Cela passera nécessairement par une plus grande mutualisation politique, économique et culturelle. En chiffres absolus, jamais autant de gens n’ont eu que leur force de travail à vendre, sans même trouver à l’employer. Certes, le réformisme peut renaître de ses cendres, comme le voudrait Joe Biden et c’est tant mieux si un semblant de redistribution s’opère dans un pays si vaste, d’autant plus si d’autres pays veulent l’imiter (la Grande Bretagne, au moins pour le NHS, et l’Allemagne). Mais le réformisme n’a jamais été très internationaliste en pratique. L’internationalisme a plutôt été la marque d’intellectuel-les et d’agitateur-trices révolutionnaires « apatrides », aux ancrages sociaux variables et aux fortunes diverses. Et ses organisations n’ont pas duré ou ont eu du mal à s’ancrer.
Immergeant le questionnement dans le contexte actuel, nous voulons relancer le débat, réinscrire l’internationalisme à l’ordre du jour, en faire un objet transversal aux recherches, aux réflexions théoriques, aux interventions médiatiques, aux programmes politiques, aux initiatives de coopération internationale. Cela suppose par exemple de tirer parti de « la nouvelle Théorie Critique d’un point de vue cosmopolitique » esquissée par Ulrich Beck (Beck, 2003). Il s’agit tout particulièrement de ses réflexions méthodologiques, distinguant « le nationalisme normatif » (un projet politique nationaliste) et « le nationalisme méthodologique » (un découpage quasi-automatique des objets pour les chercheurs en fonction de la prégnance du cadre de l’Etat-nation). Comme Beck, nous serons amenés à mettre à distance les évidences du « nationalisme méthodologique », ce qui apparaît important dans un moment où dans certains secteurs des milieux intellectuels et militants critiques la nation tend à redevenir un quasi-horizon indépassable sous le joug de la dynamique des idéologies ultraconservatrices et confusionnistes (Corcuff, 2021).

Un séminaire réflexif du RT 44 sur les nouvelles formes d’internationalisme

Quelles sont les voies pour actualiser l’internationalisme ? Le RT44 pose cette question dans le cadre de ce séminaire. Les contributions seront variées, garantissant un cadre de discussion divers et ambitieux sur le plan académique. Ceci n’exclut pas de se confronter à d’autres discours, plus militants ou plus orientés vers l’action. Nous cherchons aussi à terme à contribuer à des publications universitaires et à un élargissement de notre réseau thématique.
Plus généralement, précisons ce que peut apporter une telle « plate-forme » de débat. Les acteurs - partis, militants, intervenants divers - n’ont pas forcément le temps d’en discuter. Si des discussions ont lieu partout, dans tous les milieux, de façon informelle, donner un cadre formel à la discussion permet de creuser les questions et de nourrir un vivier intellectuel loin de tout sectarisme, tout en contribuant à alimenter ceux qui passent à l’action, voire à renouveler les cadres de référence.
Pour cela, le séminaire s’appuie sur les laboratoires et institutions des membres du RT (les universités de Paris, Paris 2, Lille, Créteil, Chambéry, du Chili, l’IEP de Lyon et le CNRS) et la mutualisation de réseaux internationaux.

Bibliographie indicative

- Akamatsu Étienne, Damon Julien, Guislain Gilbert, Pereira Irène, 2015. La famille. La mondialisation, Presses Universitaires de France, « Hors collection ».
- Appadurai Arjun, 2015. Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot ».
- Auyero Javier, 2005. « L’espace des luttes. Topographie des mobilisations collectives », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 160, n° 5, p. 122-132.
- Baggetta Matthew, Hahrie Han, Kenneth T. Andrews, 2013. “Leading Associations: How Individual Characteristics and Team Dynamics Generate Committed Leaders”, American Sociological Review, 78-4, p. 544-573.
- Beck Ulrich, 2003. Pouvoir et contre-pouvoir à l'ère de la mondialisation, Aubier.
- Barozet Emmanuelle, Sainsaulieu Ivan, Cortesero Régis, Mélo David eds, 2022. Where Social Justice Has Gone ?, Palgrave Macmillan.
- Bayart Jean-François, et al., 2011, « La globalisation capitaliste repose sur une énorme contradiction », Projet, no. 324-325, pp. 38-47.
- Bayat Asef, 2017, Révolutions sans révolutionnaires : donner un sens au printemps arabe, Oxford, Presses universitaires de Stanford.
- Beinin Joel, 2014, « Le rôle des ouvriers dans les soulèvements populaires arabes de 2011 », Le Mouvement Social, 2014/1 n° 246, p. 7-27.
- Bonnecase Vincent, 2010, «Faim et mobilisations sociales au Niger dans les années 1970 et 1980 : une éthique de la subsistance?», Genèses, n°81, p. 5-24.
- Bozzo Anna, Luizard Pierre-Jean (dir.), 2011. Les sociétés civiles dans le monde musulman, Paris, La Découverte.
- Cervera-Marzal Manuel, 2016. « La démocratie sous tension. Radicalité et utopie, soeurs ennemies de l’aventure démocratique », Tumultes, vol. 47, no. 2, pp. 145-156.
- Della Porta Donatella, Tarrow Sydney (eds.), 2005. Transnational protest and global activism, Lanham, Rowman & Littlefield.
- Cheviron Nicolas, 2019. “Le Rojava, dictature du PKK ou expérience révolutionnaire ? », Entretien avec Jordi Tejel, Harriet Allsopp et Joost Jongerden, Mediapart, 20 janvier.
- Corcuff Philippe, 2021. La grande confusion. Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées, Paris, Textuel.
- Cress Daniel A., Snow David A., 2000. « The Outcomes of Homeless Mobilization: The Influence of Organization, Disruption, Political Mediation and Framing », American Journal of Sociology, 105 (4), p. 1063-1104.
- Deshayes Clément, 2019. Lutter en ville au Soudan. Ethnographie politique de deux mouvements de contestation : Girifna et Sudan Change Now, Thèse de doctorat d’anthropologie, Paris 8.
- Diallo Abdoulaye Moussa, Mbassi Alexandre, Sainsaulieu Ivan, 7-09-2021. « En Afrique, les antivax ressemblent aux ceux du Nord », Le Monde.fr.
- Dixo Marc, Martin Andrew W., 2012. “We Can’t Win This on Our Own: Unions, Firms, and Mobilization of External Allies in Labor Disputes”, American Sociological Review, 77-6, p. 946-969.
- Falquet Jules, Auréline Cardoso et Olivier Roueff, 2021 « Le travail et sa division mondiale : la mondialisation au prisme des rapports sociaux et des luttes à mener », Mouvements, vol. 106, n° 2, pp. 41-48.
- Henry Emmanuel, 2021, La fabrique des non-problème. Ou comment éviter que la politique s’en mêle, Paris, Les Presses de Sciences Po.
- Laugier Sandra, Albert Ogien, 2017. Antidémocratie, Paris, La Découverte.
- Lequeux Stéphane, 2014. « Altermondialisme alter-syndicalisme ? Revue et regard sur l’Australie », Interface, vol 6, pp.59-75.
- Mathieu Lilian, 2011, La démocratie protestataire: Mouvements sociaux et politique en France aujourd’hui, Paris, Presses de Sciences Po.
- Muhlmann Géraldine, 2018, « Les nouveaux défis médiatiques », Pouvoirs, vol. 166, no. 3, pp. 97-114.
- Sainsaulieu Ivan, 2020, Petit bréviaire de la lutte spontanée, Vulaines-sur-Seine, Editions du Croquant.
- Sainsaulieu Ivan, Barozet Emmanuelle, Cortesero Régis, Mélo David, 2018. Où est passée la justice sociale ? De l’égalité aux tâtonnements, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion.
- Schweisshelm Erwin, Chi Do Quynh, 2017, « Vietnam. Des syndicats en transition: la Confédération générale du travail face aux mutations économiques et politiques », Chronique internationale de l’IRES, n°156, p. 89-114.
- Scott James C., 1990, Domination and the Arts of Resistance: Hidden Transcripts, New Haven, Yale University Press.
- Seze Maelle de, 2020, Health policymaking between West Africa and WHO: The construction of viral hepatite as a global problem and the response to hepatitis B in Senegal and Gambia, Thèse en sciences politique, Université Paris 1.
- Smith Jackie, 2001, “Globalizing Resistance: The Battle of Seattle and the Future of Social Movements”, Mobilization: An International Quarterly, 6 (1), p. 1-19.
- Snow David A., Moss Diana, 2014. « Protest on the Fly: toward a theory of Spontaneity in the Dynamics of Protest end Social Movements », American Sociological Review, vol. 79, n° 6, p. 1122-1143.
- Sommier Isabelle, 2008, « Les processus de diffusion des révoltes juvéniles en 1968 », Histoire@Politique, 6 (3), 7-7.
- Tarragoni Federico, 2019, L'esprit démocratique du populisme, Paris, La Découverte.


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Philippe CORCUFF
* Auteur de :
- La grande confusion. Comment l'extrême droite gagne la bataille des idées, Paris, éditions Textuel, mars 2021, https://www.editionstextuel.com/livre/la_grande_confusion
- Contributions to Domination and Emancipation. Remaking Critique, Daniel Benson (ed.), Lanham (MD), Rowman & Littlefield International, Series "Reinventing Critical Theory", November 2021, https://rowman.com/ISBN/9781786607010/Domination-and-Emancipation-Remaking-Critique
- “Television Series as Critical Theories: From Current Identarianism to Levinas. American Crime, The Sinner, Sharp Objects, Unorthodox”, Open Philosophy (Open Access Journal, De Gruyter, Berlin), vol. 5, no. 1, pp. 105-117, online since 16 December 2021, https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/opphil-2020-0160/html
* Maître de conférences HDR de science politique à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon [log in to unmask]<mailto:[log in to unmask]>
* <mailto:[log in to unmask]> Membre du CERLIS (Université de Paris/Université Sorbonne Nouvelle/CNRS, UMR 8070) http://www.cerlis.eu/team-view/corcuff-philippe/
* Coanimateur depuis juin 2013 du séminaire de recherche militante et libertaire ETAPE (Explorations Théoriques Anarchistes Pragmatistes pour l'Emancipation, http://www.grand-angle-libertaire.net/etape-explorations-theoriques-anarchistes-pragmatistes-pour-lemancipation/)
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