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Chères toutes, chers tous, 

La revue Ocula (http://www.ocula.it) lance un appel à contributions sur les outils sémiotiques dans l'enseignement du design : 


La sémiotique pour le design : démarches pédagogiques 

Depuis une vingtaine d’années, la sémiotique est enseignée dans les facultés et les écoles de design. Nous trouvons des cours de sémiotique au Polytechnique de Milan, au IUAV de Venise, à l’Université de Bologne, à l’ISIA de Florence, Urbino et Rome ainsi que dans d’autres universités et écoles. L’enseignement de la sémiotique est également présent dans de nombreuses écoles et facultés de design en Europe et en Amérique. 
Nous pouvons identifier l’origine des cours de Sémiotique du design dans les années Soixante avec les enseignements d’Umberto Eco (faculté d’Architecture de l’Université de Milan et de Florence) et de Tomás Maldonado à l’école d’Ulm dans les années Cinquante.
Depuis, le design a évolué, il ne s’agit plus seulement de la conception dans le domaine du design industriel et du design de la communication, ni de la conception de produits caractérisés par des qualités particulières tant d’usage que formelles. Le design opère actuellement dans plusieurs domaines comme l’espace domestique, professionnel, le domaine des évènements, de la nourriture, des nouveaux médias, de la mode ainsi que dans tous les domaines de la société.
La dernière définition de Design de l’ICSID (International Council of Societies of Industrial Design) est la suivante : «Industrial Design is a strategic problem-solving process that drives innovation, builds business success and leads to a better quality of life through innovative products, systems, services and experiences». Cette définition nous montre que le design est une méthode et un processus dont le but est celui d’améliorer l’habitabilité du monde (y compris dans le sens anthropologique du terme) et la qualité de la vie à travers la conception de produits, systèmes, services et expériences. En fait, les finalités du design ont évolué par rapport aux exigences de tout individu concernant le confort, la sécurité, l’interaction, le durable, l’inclusion, l’innovation sociale, l’accès (à l’information et aux services). Cette évolution a déterminé naturellement le développement de nouvelles pratiques du design comportant de nouvelles méthodes particulièrement utilisées par le design social, basées sur le co-design, l’autoproduction, le DIY ainsi que sur de nouvelles organisations sociales et professionnelles comme les FabLab réunissant les makers (rôle syncrétique de concepteur/producteur/usager).
Dans ce panorama, la contribution de la sémiotique dans la formation des designers joue un rôle déterminant puisque, dans tous les cas, le but du design est celui de la production « d’objets sociaux » comportant à la fois la façon d’agir et de penser ; en modifiant les interactions et les habitudes ; en conditionnant les valeurs et les croyances. Autrement dit, à travers les nouveaux services et dispositifs, nous sommes face à des reconfigurations sémantiques et pragmatiques permanentes dans nos relations intersubjectives et avec les objets tant matériels qu’immatériels.
Par ailleurs, dans le domaine du design, plusieurs thématiques actuelles sont proches de certaines propositions théoriques de la sémiotique, comme c’est le cas du Storytelling. Dans le Design thinking et dans le Scenario-Based Design, on retrouve également quelques affinités.  

Pour cela et à partir de la présence de la sémiotique dans la formation des designers, nous pouvons nous poser une question fondamentale pour ce numéro thématique de la revue : « Pouvons-nous identifier des méthodes sémiotiques pour le design ? »  
À partir de cette question, à laquelle la revue Ocula a déjà apporté des réponses (Cf. Michela Deni et Giampaolo Proni (2008, éds.), La semiotica e il progetto. Design, comunicazione, marketing, Milano, FrancoAngeli ; Cinzia Bianchi, Federico Montanari, Salvatore Zingale (2010, éds.), La semiotica e il progetto 2. Spazi, oggetti, interfacce, Milano, FrancoAngeli.), cet appel se dirige aux chercheurs en sémiotique concernés par la didactique en design. Nous sollicitons également les contributions des chercheurs provenant d’autres disciplines adoptant la sémiotique comme méthodologie pour la didactique en design ou qui abordent des thématiques relevant du domaine de la sémiotique du design.

Les articles envoyés sont censés concerner des thématiques et des théories sémiotiques visant la formation des designers. Les contributions sollicitées rentrent alors dans les cas suivants : 
1) L’exposé d’un concept sémiotique considéré utile à la didactique dans la formation en design. Il est possible, bien évidemment, de porter l’attention sur plusieurs concepts et thématiques à la fois, mais il faudra alors les cibler par rapport à un objectif spécifique.
2) L’expérience didactique (cas d’étude et/ou de terrain), notamment lorsqu’il s’agit d’un atelier expérimental susceptible de devenir exemplaire par rapport aux méthodologies sémiotiques employées.  
3) La proposition de thématiques et concepts en didactique du design qui, selon l’auteur, mériteraient une attention sémiotique encore absente ou exploitée de façon insuffisante.

Sous la direction de : 
_ Michela Deni (Université de Nîmes)
_ Salvatore Zingale (Politecnico Milano)

Pour tous renseignements : 
http://www.ocula.it/idx/cfp.php?id=28



Bien à vous, 
Michela Deni